Nous recevons aujourd’hui Laurence Wajntreter, une des voix off qui nous accompagne sur la série ReNews — saison 2. D’abord formée en tant que journaliste, Laurence s’est ensuite dirigée vers le théâtre et l’improvisation avant de se convertir en comédienne voix-off. Après cinq ans de chroniques radio, elle a multiplié les expériences audio : voice over, narration, documentaire, audio, description, spots publicitaires, livre audio… Un métier riche qui n’a plus de secret pour elle et dont elle va nous parler aujourd’hui dans cette interview.
Bonjour Laurence.
Bonjour Isabelle.
Vous avez à l’origine une formation de journaliste. Qu’est-ce qui vous a décidé à vous réorienter vers le métier de voix off ?
Je m’amusais pas mal dans mon boulot à l’époque. Il fallait absolument que ça reste. Il me fallait une certaine liberté aussi en termes de temps compatible avec une vie de famille assez dense. Et quand j’ai eu l’occasion de rentrer à la Maison de la radio et d’enregistrer des chroniques, je suis littéralement tombée sous le charme du micro. Je me suis dit « vie à deux » avec le micro.
Et alors concrètement, c’est quoi, être une voix off ?
Alors concrètement, ça peut être le matin enregistrer une pub pour des friandises ou prêt-à-porter pour les pour les jeunes, et l’après-midi enregistrer un documentaire, un livre audio… le lendemain, enregistrer un jeu vidéo. C’est quand même assez varié.
Est-ce qu’il faut une voix particulière pour se lancer ? Et quel est le parcours pour arriver à travailler dans ce milieu ?
Une voix particulière… faudrait pas qu’elle soit trop particulière, mais je dirais non, après une jolie voix ce n’est pas gênant, mais il faut qu’elle soit incarnée. Ce qui compte, c’est la capacité qu’on a à jouer avec sa voix, et articulation au cordeau et pas d’accent. Après le parcours pour être comédien voix off, dans comédien voix off y’a comédien, donc voilà, tout est dit. Effectivement, après il y a des formations dédiées qui peuvent vous aider à mettre le pied à l’étrier.
Comment définissez-vous votre voix en terme sonore ? Quel type de voix êtes-vous capable ou incapable de faire ?
J’ai une voix naturelle, médium plutôt jeune, après quand on vous demande de faire trois ou quatre personnages sur un même programme, avec des débits, des hauteurs et des intentions différentes, il faut savoir le faire. Après, les zones d’inconfort pour moi, c’est quand il faut vraiment porter sa voix, il y a des jeux vidéo ou de l’animation, vraiment les voix sont très portées là, c’est un peu compliqué pour moi.
Et comment vous trouvez des contrats et à quelle fréquence travaille une voix off ?
Je suis contactée par des boites de production, des studios via mon site, via mon agent. Et puis après je cherche du travail. Évidemment, ça fait partie du deal quand on est intermittent.
En quoi consiste la préparation avant l’enregistrement et comment se déroule cet enregistrement ?
Avant un enregistrement, il n’y a pas de préparation spécifique. Quand vous arrivez, il faut juste être en forme. Il faut avoir bien dormi la veille, pas faire trop la fête. Euh, on sait jamais sur quoi on va travailler en amont d’une séance, donc on arrive et on y va. Et puis on est briefé par les gens, le directeur artistique, le réalisateur, le client. Quand le client est là, il faut vous faut se laisser porter. Il faut aussi quand même être force de proposition. Mais voilà, ce n’est pas non plus extrêmement stressant.
Quelles sont les grosses difficultés que vous rencontrez dans votre travail ?
Il n’y a pas vraiment de grosses difficultés, on ne fait pas d’opération à cœur ouvert, tout va bien. Il faut savoir rester zen quand le boulot se fait attendre, il faut savoir être hyper organisé quand ça tombe un peu dans tous les sens, il faut vraiment rester à l’écoute, il faut faire confiance aux gens avec lesquels vous travaillez, c’est hyper important.
Ça ne vous fait pas trop bizarre de vous entendre parler ?
Bizarre non, c’est même sympa quand je suis contente du résultat. Après, inversement, parfois on n’aime pas s’entendre parce que la demande du client est vraiment trop éloignée de ce qu’on est et de ce qu’on aurait voulu donner…
Une voix off travaille sur des contenus très divers. Quels sont les exercices qui vous plaisent le plus ?
J’affectionne tout particulièrement la narration documentaire, le livre audio et l’audiodescription, la pub aussi, parce que parfois on rigole vraiment bien.
Et quel est le travail dont vous êtes le plus fière ? Et pourquoi ?
Alors là, c’est une voix d’expo que j’avais faite pour une exposition dédiée à Simone Veil, Simone Veil, grande, grande fan absolue.
Vous avez déjà refusé un projet ?
Quand je suis aphone, je ne peux pas travailler, donc refus. Quand je ne me sens pas en capacité…, quand je sais que je ne vais pas pouvoir répondre à la demande, je refuse aussi. Et puis ça m’arrive aussi quand j’ai des propositions tarifaires un petit peu trop fantaisistes.
Vous avez des projets audio à venir ?
Oui, continuer à travailler sur le podcast parce que je trouve que c’est vraiment un format extra. Tout est possible, c’est beaucoup moins formaté que ce qu’on nous demande en règle générale dans mon métier.
Pour finir, si vous aviez des conseils à donner sur ce métier ?
Alors je ne vais pas être super originale, mais en même temps c’est tellement vrai, « Never complain, never explain » !
Et bien merci Laurence.
Merci Isabelle.