Depuis le début de l’année, la compression sonore a largement été mise en avant…
Dirigée par l’UNESCO, la Semaine du Son se déroulait du 16 janvier au 2 février 2022.
Son objectif : sensibiliser tous les acteurs de la société à l’importance de la qualité de notre environnement sonore, mais également prévenir sur les risques de la compression sonore.
Elle a ainsi mis l’accent sur la nécessité d’alerter le public sur sa santé auditive, et plus particulièrement sur la compression sonore, en tant qu’enjeu de santé publique.
La compression sonore n’a rien de nouveau. Elle est utilisée depuis l’apparition de l’audio numérique dans différents domaines, tels que les concerts ou encore la publicité, pour des raisons différentes. Mais ces dernières années, elle s’est largement répandue à travers le monde audio et est aujourd’hui quasi systématique (à la radio, à la télévision ou encore au cinéma).
La compression sonore, qu’est-ce que c’est ?
Compresser le son est un phénomène consistant, entre autres, à supprimer les écarts entre les sons forts et les sons faibles. Ainsi, il permet de limiter les crêtes néfastes à la qualité – raison essentielle de son utilisation dans les concerts. Et il rehausse les sons très faibles, afin de les rendre audibles – vous n’avez donc pas à remonter le son de votre TV à chaque murmure.
Cette pratique s’est développée, car elle permet une meilleure écoute ainsi qu’un meilleur mixage lors du montage. Placer un son d’ambiance sous un son compressé est beaucoup plus facile, car tout est au même niveau.
Mais en matière de santé auditive, la compression sonore a également des effets néfastes.
La compression sonore n’a pas que des avantages
En plaçant tous les éléments sonores au même niveau, l’oreille perd les nuances du son naturel.
Pour savoir si cela a un impact sur notre audition, une équipe de chercheurs de l’INSERM a réalisé des expériences sur 90 cochons d’Inde. Ceux-ci ont en effet un système auditif assez proche du nôtre. Alors qu’une partie écoutait de la musique compressée pendant plusieurs heures, l’autre avait droit à de la musique non compressée.
Résultat de l’expérience : aucun cochon d’Inde n’a subi une perte auditive. Mais les cobayes ayant écouté des sons compressés ont fait l’objet d’une fatigue auditive pendant 48 heures.
Christian Hugonnet, acousticien et fondateur de la Semaine du Son, a expliqué à l’Observatoire de la santé visuelle et auditive que le son naturel est modulé, avec des pauses, des nuances et des respirations. La compression supprime ces effets naturels et fatigue ainsi le système auditif. L’oreille a besoin de ces respirations qui constituent des temps de récupération.
Pour lui, rééduquer l’oreille et lui réapprendre à écouter semble à terme le meilleur moyen pour faire face à ce phénomène.
L’UNESCO, Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture, vise à promouvoir notamment le respect et la diversité culturelle.
Son objectif est de favoriser l’approche et la compréhension de la culture, par différent moyens, dont bien évidemment le son.
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