Tous les passionnés le savent : le podcast est devenu un média incontournable en très peu de temps. Et nous avons tous voulu y voir le nouvel eldorado de l’audio. Le rêve se confronte aujourd’hui à la réalité, dans un marché en quête de maturité.
Une histoire à l’américaine
Le podcast nous vient des États-Unis. Rien d’étonnant donc que de voir le futur du marché français en regardant l’actualité outre-Atlantique. Et les nouvelles sont un peu fraîches ces derniers temps : cette année, 38 % des Américains déclarent écouter un podcast au moins une fois par mois, alors qu’ils étaient 41 % en 2022.
Ce tassement se traduit déjà en France, avec une stabilisation des écoutes à 17,2 millions d’auditeurs en début d’année.
De bonnes raisons pour expliquer
La première est l’offre pléthorique. Le nombre de diffuseurs, de plateformes, mais surtout l’incroyable variété sur tous les sujets rend la captation d’une audience difficile. Avec des coûts de production réduits, le droit d’entrée est très faible pour tout amateur qui souhaite diffuser son podcast.
Et ceci ne favorise pas la fidélisation, et encore moins sa monétisation dans cette concurrence féroce.
Aujourd’hui, il faut pas moins de 18 mois pour gagner son public. Or, la plupart des podcasts ne dépassent pas un an, voire moins de deux mois pour 22 % d’entre eux.
Avec une offre aussi volatile, et des auditeurs toujours tentés par la nouveauté, le marché peine à rentabiliser.
De bonnes raisons pour se concentrer
Ainsi, il se concentre. Majelan, Binge Audio, Louie Media et d’autres acteurs sont rachetés ou s’associent à des groupes médias. Le marché cherche à devenir rentable, à devenir plus résilient. Mais aussi, à faire entrer le podcast dans de véritables stratégies d’information ou de communication.
De bonnes raisons pour s’adapter
Ainsi, les grands acteurs se sont tournés vers le podcast de marque, cherchant la rentabilité qu’ils n’avaient pas avec le public auprès des entreprises.
Les médias, eux, ont trouvé le filon. En perte de vitesse sur les audiences plus jeunes et plus connectées, elles se sont adaptées avec le Replay. Celui-ci leur permet de dominer le marché, en trustant les 3 premières places Médiamétrie du nombre de podcasts téléchargés : respectivement France Inter, RTL et France Culture.
De bonnes raisons pour s’adapter
Le podcast et son marché en quête de maturité, de nombreux autres univers l’ont vécu auparavant. Économiquement parlant, la concentration est naturelle. Les radios FM des années 80, les agences internet des années 2000 l’ont connue avant le podcast.
Elle donne naissance à des acteurs plus forts, plus résilients, à une offre plus claire et à une audience mieux fidélisée. C’est exactement ce que demandent le public, les marques et les professionnels du podcast : plus de lisibilité dans l’avenir.